Voix et gestes pour remplacer les claviers et souris

Un tournant dans l’histoire de l’informatique

Depuis plus de quarante ans, le duo clavier-souris est l’interface de référence entre l’humain et la machine. Ces périphériques ont façonné notre manière de travailler, de communiquer, de créer. Pourtant, à l’heure où l’intelligence artificielle, la reconnaissance vocale et la captation gestuelle progressent à pas de géant, une question émerge : sommes-nous à l’aube de la fin du clavier et de la souris ?

Cet article explore en profondeur les évolutions technologiques qui redessinent notre interaction avec les ordinateurs, smartphones, tablettes, caméras ou encore objets connectés. Entre promesses d’efficacité, enjeux de confort et défis de sécurité, l’avenir de nos interactions numériques pourrait bien se jouer sans touches ni clics.

L’ère du clavier et de la souris : une domination incontestée

Depuis plus de quarante ans, le couple clavier-souris constitue l’interface reine de l’informatique personnelle et professionnelle. Ce duo, né dans les laboratoires de recherche dans les années 1960 puis popularisé avec les ordinateurs personnels des années 1980, a façonné notre rapport aux machines. Le clavier, héritier direct des machines à écrire, a permis d’adapter un geste déjà familier – taper des lettres – à un nouvel univers numérique. La souris, quant à elle, a introduit une forme d’intuitivité, en traduisant le mouvement naturel de la main en déplacement d’un curseur à l’écran. Ensemble, ils ont offert une combinaison efficace, précise et relativement simple à apprendre.

Une implantation dominante

Cette domination ne s’explique pas seulement par l’innovation technologique, mais aussi par un effet d’inertie culturelle et économique. Les systèmes d’exploitation, les logiciels de bureautique, les jeux vidéo et la quasi-totalité des outils numériques se sont développés autour de cette norme. En entreprise, les postes de travail ont été pensés pour accueillir ce binôme, rendant son adoption universelle. Le clavier permet la saisie rapide et structurée, indispensable pour la programmation ou la rédaction, tandis que la souris offre une navigation fluide, essentielle pour manipuler des interfaces graphiques complexes.

Il ne faut pas sous-estimer non plus la dimension ergonomique et sociale. Le clavier et la souris sont devenus des symboles du monde moderne, associés au bureau, au travail de l’intellectuel ou du créatif. Ils représentent une certaine manière de « dialoguer » avec la machine : mécanique, rationnelle, appuyée sur la précision plutôt que sur l’émotion. C’est aussi cette robustesse conceptuelle qui explique leur longévité. Alors même que les technologies d’interaction alternatives – écrans tactiles, reconnaissance vocale, capteurs gestuels – ont émergé, aucune n’a réussi à détrôner totalement ce tandem, qui continue d’incarner l’outil de productivité par excellence.

Les promesses de la voix et des gestes

Depuis plusieurs années, les géants de la tech présentent la voix et les gestes comme des interfaces naturelles capables de remplacer, ou du moins de compléter, le clavier et la souris. L’idée est séduisante : quoi de plus instinctif que de parler à une machine comme on le ferait avec un humain, ou de déplacer une main dans l’air pour interagir avec un écran ? Cette vision s’inscrit dans une tendance plus large, celle d’effacer la frontière entre l’homme et la machine en rendant la technologie quasi invisible. L’objectif est clair : rendre l’interaction plus fluide, plus rapide et plus accessible, même à ceux qui n’ont pas l’habitude des outils numériques traditionnels.

Les assistants vocaux comme Siri, Alexa ou Google Assistant ont ouvert la voie. Ils ont prouvé qu’il était possible de lancer une recherche, envoyer un message ou contrôler son environnement connecté uniquement par la voix. Mais derrière cette simplicité apparente se cache un immense travail d’ingénierie. La reconnaissance vocale repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle capables d’identifier des mots, de comprendre des contextes et même de s’adapter aux accents ou aux intonations. Cette sophistication donne à la voix un potentiel considérable pour remplacer les périphériques physiques, surtout dans des situations où taper ou cliquer est peu pratique, comme lorsqu’on conduit ou que l’on cuisine.

Les gestes

Les gestes, de leur côté, séduisent par leur côté visuel et immersif. Des consoles comme la Xbox avec Kinect, ou plus récemment les casques de réalité augmentée et virtuelle, ont montré que les mouvements du corps pouvaient devenir un langage d’interaction complet. Pointer un objet, effectuer une rotation avec la main ou faire un signe de la tête deviennent des commandes intuitives. Ces interactions gestuelles s’inscrivent dans une logique d’immersion : elles plongent l’utilisateur au cœur de l’action, sans qu’il ait besoin d’un dispositif intermédiaire. Dans le domaine médical, par exemple, un chirurgien pourrait manipuler des images en 3D de ses mains gantées sans avoir à toucher un clavier stérile.

L’avantage majeur de ces nouvelles approches réside dans leur capacité à abolir les barrières. La voix et les gestes n’exigent pas d’apprentissage formel, contrairement au clavier qui suppose la maîtrise de la dactylographie ou de la souris qui requiert une certaine coordination. Les enfants, les personnes âgées ou celles souffrant de handicaps physiques pourraient ainsi accéder plus facilement au numérique. Ce potentiel inclusif confère aux interfaces vocales et gestuelles une valeur sociétale forte, bien au-delà de la simple innovation technologique.

Cependant, les promesses ne se limitent pas à l’accessibilité.

Dans un futur proche, l’union de la voix et des gestes pourrait transformer radicalement notre rapport aux écrans. Imaginez un bureau où l’on jongle entre documents par de simples mouvements de la main, tout en dictant des notes à voix haute, ou encore une voiture où l’on pilote les commandes multimédias d’un geste du doigt sans lâcher le volant.

Ces scénarios sont déjà à portée de main, portés par les avancées en intelligence artificielle et en capteurs de mouvement de plus en plus précis. Les prochains chapitres de l’informatique semblent donc vouloir se passer du clavier et de la souris, pour adopter des moyens d’interaction plus naturels, plus humains.

La révolution des gestes : quand nos mains deviennent des commandes

Depuis la nuit des temps, les gestes constituent l’un des moyens de communication les plus instinctifs de l’être humain. Bien avant les alphabets et les claviers, c’est avec ses mains, ses bras et son corps que l’homme exprimait ses besoins, ses émotions et ses intentions. Dans le monde numérique, cette logique revient en force : nos écrans, caméras et capteurs apprennent à reconnaître les mouvements pour les transformer en commandes. Cette évolution ne concerne pas uniquement les laboratoires de recherche futuristes : elle est déjà présente dans nos maisons et nos poches. L’idée que nos mains puissent remplacer les clics et les touches du clavier ouvre la voie à une interaction plus fluide, naturelle et immédiate.

Les premières expériences : un chemin semé d’embûches

Les premiers essais d’interaction gestuelle remontent aux années 2000, avec notamment la sortie du célèbre capteur Kinect de Microsoft en 2010. Destiné à la console Xbox, ce dispositif a marqué les esprits en permettant de jouer sans manette, simplement en bougeant son corps devant la caméra. Le succès fut immense au départ, mais il fut rapidement freiné par des limites techniques : la précision était parfois approximative, la latence trop importante, et l’espace nécessaire trop contraignant. Pourtant, ce premier pas a ouvert la voie à de nouvelles ambitions.

Depuis, d’autres technologies se sont engouffrées dans cette brèche. Google a expérimenté Project Soli, un radar miniature capable de détecter des micro-mouvements des doigts avec une précision surprenante. Apple, de son côté, a intégré à ses iPhones et iPads la reconnaissance de gestes basiques, comme le balayage ou le pincement, tout en explorant la réalité augmentée grâce au capteur LiDAR. Ces approches montrent que les gestes ne sont plus seulement une curiosité, mais une piste sérieuse pour réinventer l’interaction numérique.

La reconnaissance gestuelle dans le quotidien

Aujourd’hui, la reconnaissance gestuelle est déjà présente, même si nous n’y prêtons plus attention. Allumer une télévision par un mouvement de la main, naviguer dans une application de réalité virtuelle en tendant un doigt, ou contrôler un drone par un simple signe : tout cela est devenu possible. Les fabricants d’équipements grand public cherchent à créer des interfaces où l’utilisateur n’a plus besoin d’apprendre un langage complexe de commandes, mais où ses gestes naturels suffisent à donner des instructions.

Un exemple concret se trouve dans les casques de réalité virtuelle comme l’Oculus Quest 2 (Meta), qui offre un mode où l’on peut se passer de manettes. Les caméras intégrées analysent la position des mains et des doigts pour retranscrire leurs mouvements dans l’univers virtuel. Cette avancée, encore imparfaite, constitue déjà une petite révolution : pour la première fois, l’utilisateur peut interagir directement avec le monde numérique sans interface matérielle intermédiaire. L’écran ou la manette s’efface pour laisser place à l’instinct pur du geste.

Les limites techniques actuelles

Pourtant, la reconnaissance gestuelle doit encore surmonter plusieurs obstacles. Le premier est lié à la précision : détecter correctement un geste dans un environnement lumineux changeant, ou avec plusieurs personnes en mouvement, reste un défi. Les caméras et capteurs peuvent être perturbés par des ombres, des reflets ou des objets parasites. Le second obstacle est la fatigue de l’utilisateur : effectuer des gestes répétés dans le vide peut s’avérer fatigant, ce que les ergonomes appellent « le syndrome du gorille ». Enfin, la question de la standardisation se pose : chaque constructeur propose son propre langage gestuel, ce qui limite l’adoption universelle.

Malgré ces freins, l’évolution est inexorable. Les progrès en intelligence artificielle, en vision par ordinateur et en miniaturisation des capteurs permettront d’affiner les technologies, jusqu’à rendre les gestes aussi fiables qu’un clic de souris. L’interaction gestuelle n’est donc plus une utopie, mais un futur proche.

L’intelligence artificielle au service des interactions naturelles

L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle central dans la transformation des interactions numériques. Elle est le moteur invisible qui permet à la voix, aux gestes et même au regard de devenir des commandes efficaces. Sans IA, la reconnaissance vocale resterait approximative, la détection gestuelle limitée, et l’interprétation du regard quasiment impossible.

Grâce aux algorithmes de machine learning et aux modèles de deep learning, les machines peuvent aujourd’hui analyser les signaux humains en temps réel, comprendre l’intention derrière un geste ou une phrase, et répondre de manière cohérente et personnalisée. Cette capacité à « comprendre » l’utilisateur est ce qui différencie une interaction naturelle d’une simple succession de commandes programmées.

Compréhension contextuelle et adaptative

L’une des forces majeures de l’IA est sa capacité à intégrer le contexte. Par exemple, un assistant vocal ne se contente plus de répondre à un ordre isolé : il prend en compte l’historique des interactions, la localisation, le moment de la journée et même le profil de l’utilisateur. Ainsi, une requête telle que « Allume la lumière » ne produit pas le même résultat dans un salon qu’une chambre, ou ne déclenche pas les mêmes scénarios selon l’heure.

Ce niveau de contextualisation est essentiel pour que la voix et les gestes deviennent réellement efficaces et fiables, et pour que l’utilisateur perçoive l’interface comme « intelligente » plutôt que comme un simple outil mécanique.

La fusion des canaux d’interaction

L’IA permet également la combinaison simultanée de plusieurs modes d’interaction. Dans un futur proche, il sera possible de parler et gesticuler en même temps pour contrôler un environnement numérique. Par exemple, dire « Agrandis cette image » tout en effectuant un geste de zoom de la main. Cette multimodalité accroît la fluidité et l’intuitivité, tout en réduisant la fatigue de l’utilisateur, car il peut choisir le canal le plus naturel pour chaque action. Les interfaces de réalité virtuelle et augmentée sont particulièrement adaptées à ce type de fusion, offrant une expérience immersive où chaque mouvement est interprété comme une commande.

Personnalisation et apprentissage automatique

L’IA rend aussi possible une adaptation continue aux habitudes de l’utilisateur. Les systèmes modernes observent les comportements, détectent les préférences et optimisent les interactions au fil du temps. Par exemple, un assistant vocal peut apprendre que l’utilisateur préfère certaines applications pour ses messages ou qu’il effectue certains gestes d’une manière légèrement différente. Cette capacité à « apprendre » augmente non seulement l’efficacité, mais renforce également la satisfaction et la confiance envers ces nouvelles interfaces.

Grâce à cette intelligence intégrée, la voix, les gestes et même le regard deviennent progressivement des outils fiables, capables de rivaliser avec le clavier et la souris dans certains contextes. L’IA est donc le catalyseur qui transforme une idée séduisante en technologie pratique et utilisable au quotidien.

L’intelligence artificielle au service des interactions naturelles

L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle central dans la transformation des interactions numériques. Elle est le moteur invisible qui permet à la voix, aux gestes et même au regard de devenir des commandes efficaces. Sans IA, la reconnaissance vocale resterait approximative, la détection gestuelle limitée, et l’interprétation du regard quasiment impossible.

Grâce aux algorithmes de machine learning et aux modèles de deep learning, les machines peuvent aujourd’hui analyser les signaux humains en temps réel, comprendre l’intention derrière un geste ou une phrase, et répondre de manière cohérente et personnalisée. Cette capacité à « comprendre » l’utilisateur est ce qui différencie une interaction naturelle d’une simple succession de commandes programmées.

Compréhension contextuelle et adaptative

L’une des forces majeures de l’IA est sa capacité à intégrer le contexte. Par exemple, un assistant vocal ne se contente plus de répondre à un ordre isolé : il prend en compte l’historique des interactions, la localisation, le moment de la journée et même le profil de l’utilisateur. Ainsi, une requête telle que « Allume la lumière » ne produit pas le même résultat dans un salon qu’une chambre, ou ne déclenche pas les mêmes scénarios selon l’heure.

Ce niveau de contextualisation est essentiel pour que la voix et les gestes deviennent réellement efficaces et fiables, et pour que l’utilisateur perçoive l’interface comme « intelligente » plutôt que comme un simple outil mécanique.

La fusion des canaux d’interaction

L’IA permet également la combinaison simultanée de plusieurs modes d’interaction. Dans un futur proche, il sera possible de parler et gesticuler en même temps pour contrôler un environnement numérique. Par exemple, dire « Agrandis cette image » tout en effectuant un geste de zoom de la main. Cette multimodalité accroît la fluidité et l’intuitivité, tout en réduisant la fatigue de l’utilisateur, car il peut choisir le canal le plus naturel pour chaque action. Les interfaces de réalité virtuelle et augmentée sont particulièrement adaptées à ce type de fusion, offrant une expérience immersive où chaque mouvement est interprété comme une commande.

Personnalisation et apprentissage automatique

L’IA rend aussi possible une adaptation continue aux habitudes de l’utilisateur. Les systèmes modernes observent les comportements, détectent les préférences et optimisent les interactions au fil du temps. Par exemple, un assistant vocal peut apprendre que l’utilisateur préfère certaines applications pour ses messages ou qu’il effectue certains gestes d’une manière légèrement différente. Cette capacité à « apprendre » augmente non seulement l’efficacité, mais renforce également la satisfaction et la confiance envers ces nouvelles interfaces.

Grâce à cette intelligence intégrée, la voix, les gestes et même le regard deviennent progressivement des outils fiables, capables de rivaliser avec le clavier et la souris dans certains contextes. L’IA est donc le catalyseur qui transforme une idée séduisante en technologie pratique et utilisable au quotidien.

Applications concrètes : où la voix et les gestes prennent le pouvoir

Les interfaces vocales et gestuelles ne sont pas de simples concepts futuristes : elles trouvent déjà leur place dans notre quotidien. Si le clavier et la souris restent indispensables pour certaines tâches, la voix et les gestes se révèlent particulièrement efficaces dans des contextes spécifiques où l’intuition, la mobilité ou l’immersion priment sur la précision absolue.

La maison connectée et l’Internet des objets

Dans la domotique, la voix et les gestes transforment l’expérience utilisateur. Piloter des lumières, des volets, la climatisation ou les appareils multimédias devient naturel. Dire « allume la lumière du salon » ou effectuer un geste pour changer de chaîne est plus rapide et instinctif que d’utiliser une télécommande ou un smartphone. Les assistants vocaux comme Alexa ou Google Home intègrent également des routines : une seule commande peut déclencher plusieurs actions simultanées, comme allumer les lumières, lancer la musique et régler la température. Ces interfaces naturelles rendent la maison plus accessible, notamment aux personnes âgées ou à mobilité réduite.

Le travail et la productivité

Dans le monde professionnel, la voix et les gestes ouvrent de nouvelles perspectives, mais avec certaines limites. Les commandes vocales permettent de dicter des textes, lancer des recherches ou organiser des réunions sans toucher un clavier. Les gestes sont utilisés dans certaines présentations interactives ou sur des tableaux numériques pour manipuler des données en temps réel. Cependant, pour des tâches nécessitant précision et rapidité, comme la programmation, le design graphique ou le montage vidéo, le clavier et la souris restent incontournables. L’avenir pourrait être hybride : clavier pour les tâches complexes, vocal et gestuel pour la manipulation rapide et la navigation.

Jeux vidéo, réalité virtuelle et réalité augmentée

Les jeux vidéo et les environnements immersifs sont probablement les domaines où les gestes et la voix brillent le plus. Dans la réalité virtuelle (VR) ou augmentée (AR), les manettes sont progressivement remplacées par des capteurs qui interprètent les mouvements du corps et les expressions faciales. Le joueur peut lancer un sort par un geste de la main ou communiquer avec un personnage par la voix, renforçant l’immersion et l’intuitivité. Ces applications démontrent que certaines expériences sont difficiles à réaliser avec un clavier et une souris.

Accessibilité et mobilité

Enfin, ces interfaces offrent des bénéfices majeurs pour l’accessibilité et la mobilité. Pour les personnes en situation de handicap moteur ou visuel, la commande vocale et gestuelle représente une révolution, permettant d’accéder à des contenus et d’interagir avec des appareils sans obstacles physiques. Dans les transports, la voix permet de naviguer dans un GPS ou un assistant sans quitter le volant des yeux, et les gestes peuvent contrôler des dispositifs portables ou des lunettes connectées, rendant l’expérience plus sûre et intuitive.

Scénarios d’avenir : coexistence ou disparition du clavier et de la souris ?

Alors que la voix et les gestes gagnent en popularité, une question cruciale demeure : le clavier et la souris vont-ils disparaître totalement, ou vont-ils coexister avec ces nouvelles interfaces ? L’histoire de la technologie montre que les transitions sont rarement brutales. L’adoption de l’interaction naturelle se fera probablement progressivement, avec une hybridation selon les besoins et les contextes.

Une adoption progressive et contextuelle

Le scénario le plus probable est celui d’une coexistence contextuelle. Dans les environnements où la précision et la rapidité sont essentielles – bureautique avancée, programmation, design graphique – le clavier et la souris resteront indispensables. En revanche, pour les interactions quotidiennes, la navigation dans les environnements immersifs ou le contrôle d’objets connectés, la voix et les gestes deviendront la norme. L’utilisateur choisira son canal en fonction de la situation, combinant parfois plusieurs interfaces pour plus d’efficacité et de confort.

Les technologies qui façonnent cette hybridation

L’évolution sera soutenue par des avancées technologiques majeures. L’IA, combinée à des capteurs de plus en plus précis, permettra de corriger les erreurs de reconnaissance vocale et gestuelle. Les écrans holographiques ou les lunettes de réalité augmentée faciliteront l’interaction sans périphérique physique, tandis que les surfaces haptiques pourraient offrir un retour tactile pour les gestes, recréant une sensation proche du clavier ou de la souris. Ces innovations permettront une intégration harmonieuse des différentes interfaces, évitant la fatigue et optimisant la productivité.

L’horizon 2035 : un écosystème hybride

À l’horizon 10–15 ans, il est plausible que nous vivions dans un écosystème hybride. Dans la maison, la voiture, ou lors de déplacements, les commandes vocales et gestuelles domineront. Au bureau ou dans des tâches complexes, le clavier et la souris conserveront leur rôle central. Cette hybridation maximise la flexibilité et permet à chaque utilisateur d’adapter ses interactions à ses besoins, tout en profitant des avantages des nouvelles interfaces naturelles.

Ainsi, plutôt que de disparaître, le clavier et la souris s’adapteront à un monde où la voix, les gestes, le regard et même le cerveau deviendront des outils complémentaires. L’ère de l’interaction purement naturelle est en marche, mais elle ne supprime pas totalement l’héritage du passé : elle le complète et l’enrichit.

Vers la fin des claviers et souris – Illustration Logitech

Comparatif et conclusion : clavier, souris, voix et gestes

Pour mieux visualiser les différences et complémentarités entre ces interfaces, voici un tableau comparatif détaillé :

CritèreClavier & sourisCommande vocaleCommande gestuelle
PrécisionTrès élevée, idéale pour tâches complexesMoyenne à élevée selon contexte et bruitVariable selon capteurs et environnement
Vitesse d’exécutionRapide pour un utilisateur expérimentéImmédiate pour commandes simplesRapide pour actions simples, lente pour commandes complexes
AccessibilitéLimitée pour certains handicapsBonne pour mobilité et handicap moteurBonne, mais nécessite capteurs adaptés
Confort d’usagePeut causer fatigue musculaireFatigue vocale possible sur longue duréeFatigue gestuelle possible pour usage prolongé
Sécurité / confidentialitéBonne, hors piratageRisques liés à l’écoute et traitement distantRisques liés à la vidéo et surveillance
Adaptabilité / personnalisationLimitée à logicielsTrès élevée, apprend habitudes utilisateurMoyenne, dépend de l’IA et des capteurs
ImmersionFaibleMoyenneÉlevée, particulièrement en VR/AR
MobilitéFaibleTrès bonneBonne selon capteurs intégrés
Comparatif et conclusion : clavier, souris, voix et gestes

Que retenir ?

L’ère du clavier et de la souris, bien que toujours dominante, est désormais confrontée à des alternatives puissantes et naturelles. La voix et les gestes offrent une interaction plus intuitive, immersive et accessible, mais elles présentent encore des limites de précision, d’ergonomie et de sécurité.

Dans le futur, il est probable que nous évoluerons vers un écosystème hybride, où chaque interface sera choisie selon le contexte : clavier et souris pour les tâches complexes et nécessitant une extrême précision, voix et gestes pour la mobilité, les environnements immersifs ou l’accessibilité.

Les technologies d’intelligence artificielle et les capteurs avancés permettront de combler progressivement les failles actuelles, tout en enrichissant notre expérience numérique. Plutôt que de supprimer totalement les périphériques traditionnels, ces innovations les complètent et transforment notre rapport aux machines, rendant l’interaction plus naturelle, fluide et humaine.

L’avenir de l’informatique ne se résume donc pas à une simple disparition du clavier ou de la souris : il s’agit d’une révolution graduelle, où la diversité des interfaces offre à chaque utilisateur la liberté de choisir le canal le plus adapté à ses besoins, tout en ouvrant la porte à des expériences numériques inédites.

Sources

  • Engelbart, D. (1968). The Mother of All Demos.
  • Apple Keynote (2007). Présentation de l’iPhone.
  • Microsoft Research. Études sur la reconnaissance vocale et gestuelle.
  • Meta, Apple, Google, Microsoft – présentations officielles de leurs technologies AR/VR.

Pour aller plus loin :

Claviers Mécaniques vs Claviers à Membrane
Les Différents Types de Claviers pour Ordinateurs
Le choix d’un clavier gamer : un pas vers l’excellence
Avantages et inconvénients des périphériques sans fil
L’Ergonomie des Souris Informatiques comment les Choisir
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Digital RP

Digital RP, ingénieur passionné par les produits digitaux et électroniques, je fais ce site pour vous présenter les principaux produits publics et donner des conseils sur leur usages.

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