Dans un contexte où la performance des composants informatiques explode d’année en année, la question de leur empreinte énergétique s’impose désormais comme un enjeu majeur. Enthousiastes de jeux vidéo, professionnels de la création 3D et propriétaires de stations de travail cherchent à mesurer le véritable coût électrique de leurs cartes graphiques. Cet article se propose d’analyser en détail la consommation et le coût d’exploitation des dernières générations — de l’AMD Radeon RX 7900 XTX à la toute nouvelle NVIDIA RTX 5090 — avant de les confronter à des références bien connues du grand public : la PlayStation 5, la Xbox Series X et quelques appareils électroménagers usuels.

La consommation des GPUs haut de gamme

Les cartes graphiques de nouvelle génération repoussent sans cesse les limites de la puissance de calcul, au prix d’une augmentation notable de la consommation électrique. La NVIDIA GeForce RTX 5090, annoncée au CES 2025 avec un TDP de 500 watts, accuse en conditions réelles des pointes comprises entre 480 et 520 W lors de sessions de jeu en 4K ou de rendu 3D intensif. Cette hausse s’explique par la multiplication des cœurs CUDA et des fonctionnalités de ray‑tracing améliorées.

En retrait, la NVIDIA GeForce RTX 4090 reste très gourmande, avec une consommation de l’ordre de 350 à 450 W selon les variantes et l’overclocking potentiel. L’AMD Radeon RX 7900 XTX adopte quant à elle une architecture RDNA 3 optimisée : elle oscille entre 315 et 340 W en charge moyenne. Enfin, la NVIDIA GeForce RTX 4080 offre un compromis plus mesuré autour de 320 W en pointe, pour des performances toujours très élevées en 4K.

Coût de fonctionnement : méthodes de calcul

Pour estimer le coût électrique, nous retenons un tarif résidentiel moyen en Europe de 0,20 € par kilowattheure (kWh). Le coût horaire se calcule en multipliant la consommation instantanée (en kW) par ce tarif. Ainsi, pour la RTX 5090 consommant 500 W (0,5 kW), le coût s’élève à 0,10 € par heure.

En se basant sur un usage de quatre heures quotidiennes de jeu ou de rendu, la facture mensuelle liée à la RTX 5090 atteint 12 € et monte à environ 146 € annuels. Pour la RTX 4090 à 400 W en moyenne, on obtient 0,08 € par heure, soit 9,60 € par mois et 115 € par an. L’AMD RX 7900 XTX, à 330 W, coûte 0,066 € par heure (7,92 € mensuels et 99 € annuels), tandis que la RTX 4080 se situe autour de 0,064 € par heure (7,68 € par mois, 95 € annuels).

Comparaison avec les consoles de salon

Les consoles de nouvelle génération bénéficient d’une conception optimisée pour limiter la consommation. La PlayStation 5 atteint environ 200 W en pleine charge (0,04 € par heure), ce qui représente 4,80 € par mois et 58 € à l’année pour quatre heures d’usage quotidien. La Xbox Series X se montre encore plus efficiente : ses 180 W équivalent à 0,036 € par heure, soit 4,32 € mensuels et 52 € annuels.

Impact comparatif des appareils ménagers

Pour mettre ces chiffres en perspective, examinons la consommation d’appareils du quotidien. Un réfrigérateur moderne consomme entre 100 et 150 W en fonctionnement continu, générant une dépense annuelle d’environ 150 €.

Le lave‑linge, lors du cycle de chauffage d’eau, peut tirer jusqu’à 2 000 W, mais sa consommation moyenne se situe autour de 1 000 W sur deux heures de lavage, soit 0,20 € la session. Une ampoule LED de 10 W coûte 0,002 € par heure, tandis qu’un four électrique de 2 000 W facture 0,40 € pour une heure de cuisson.

Vers une consommation plus responsable

Les fabricants intègrent désormais des modes « Eco » ou « Silent » pour limiter fréquence et voltage, réduisant ainsi la consommation lorsque la puissance maximale n’est pas requise. Le watercooling et des boîtiers ventilés bien conçus aident à maintenir une température optimale, minimisant les pertes énergétiques. Des multiprises à minuteur et l’usage de wattmètres personnels permettent aux utilisateurs de suivre précisément leurs dépenses et d’adapter leur usage.

Tableau de synthèse des consommations et coûts de vos cartes graphiques

Équipement	Puissance (W) moyenne	Coût horaire (€)	Coût mensuel (4h/j) (€)	Coût annuel (€)
NVIDIA GeForce RTX 5090	500	0,10	12,00	146
NVIDIA GeForce RTX 4090	400	0,08	9,60	115
NVIDIA GeForce RTX 4080	320	0,064	7,68	95
AMD Radeon RX 7900 XTX	330	0,066	7,92	99
PlayStation 5	200	0,04	4,80	58
Xbox Series X	180	0,036	4,32	52
Réfrigérateur	125	0,025	–	150
Lave‑linge (cycle 2h)	1 000 (moyenne)	0,20 (session)	–	–
Ampoule LED 10 W	10	0,002	–	–
Four électrique (2 000 W, 1h)	2 000	0,40	–	–

Que retenir ?

L’analyse détaillée des consommations et des coûts associés aux dernières cartes graphiques met en lumière des disparités frappantes entre GPU haut de gamme et consoles de salon. La NVIDIA GeForce RTX 5090, avec ses pointes à 520 W et un coût annuel de 146 €, illustre parfaitement l’explosion de la demande énergétique liée aux progrès technologiques. À l’inverse, la PlayStation 5 et la Xbox Series X, avec respectivement 200 W et 180 W en charge, offrent une solution plus économe, limitant leur impact financier sur le long terme à moins de 60 € par an.

Cette comparaison révèle également que la consommation des GPU rivalise, voire dépasse, celle d’appareils du quotidien tels qu’un réfrigérateur moderne ou un lave‑linge en cycle de lavage. Si un foyer peut tolérer 150 € annuels pour le froid alimentaire, l’utilisation intensive d’une RTX 5090 vient presque doubler cette somme, soulignant la nécessité de mieux gérer son équipement informatique.

Pour les utilisateurs, plusieurs pistes permettent de réduire la facture énergétique : activer les modes « Eco » ou « Silent » proposés par les fabricants, ajuster manuellement la fréquence et le voltage des GPU, ou encore investir dans un système de refroidissement performant pour limiter la surconsommation liée à la chaleur. Par ailleurs, des outils de suivi, tels que les wattmètres personnels ou les logiciels dédiés, offrent une visibilité en temps réel sur la consommation, incitant à des usages plus responsables.

Et l’impact environnemental ?

Sur le plan environnemental, cette prise de conscience est d’autant plus cruciale que la demande mondiale en puissance de calcul ne cesse d’augmenter. Les data centers et les particuliers partagent une responsabilité pour réduire leur empreinte carbone, en adoptant des configurations optimisées et en favorisant le cycle de vie prolongé de leur matériel.

En définitive, maîtriser la consommation électrique de ses GPU ne se résume pas à une question de budget : c’est aussi un geste en faveur d’une informatique plus verte et durable. En comparant leurs cartes graphiques aux consoles et aux appareils ménagers, les utilisateurs peuvent relativiser leurs choix et mettre en œuvre des stratégies d’économie simples mais efficaces, conciliant performance et respect de l’environnement.

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